Danse Petit-Hornu ! Danse !
« – Pff! Il n’y a plus rien dans le village! C’est la mort à Petit-Hornu !»
«- Tu te rappelles de la ducasse ? Les forains, le chapiteau ? Tout le quartier faisait la fête. »
« – C’était le bon vieux temps ! Faut se faire une raison !»
« – Et si on remettait en place une fête de quartier les mecs ? »
« – Où ? »
« – Bah dans le quartier, cette question ! Dans fête de quartier il y a quartier non ? »
J’ai certainement déjà entendu cette conversation des dizaines de fois ! Que ça soit à la maison des jeunes, dans la cité, au coin de la rue, ou encore à la petite épicerie du coin, chacun en parle à sa manière. Le dépité ne comprend pas le pourquoi de cette absence de festivité dans son quartier. Il est déçu. Le nostalgique regrette ce temps passé ou tout le monde savaient festoyer dans les rues du village, envahies par les forains. Et le fataliste : « Oui bon voilà c’est comme ça, on n’y peut rien, ça n’intéresse plus personne, c’est la vie, que voulez-vous ?
Dans l’absolu et à moins d’un groupe radical anti fiesta à Petit-Hornu, il n’y aurait pas de frein à ce que ces joyeusetés oubliées reprennent de plus belle, il suffirait d’une chiquenaude pour avoir le soutien du dépité et du nostalgique. Le fataliste restera fidèle à lui même : « oui bon voilà c’est comme ça, on n’y peut rien, ça intéresse tout le monde, c’est la vie, que voulez-vous ?
C’est bien entendu le genre d’animations qu’une maison de jeunes se doit de proposer et de promouvoir si elle soupçonne ne fut-ce qu’une once d’envie chez l’un ou chez l’autre. En tant qu’association reconnue officiellement, nous nous devons « … de favoriser le développement d’une citoyenneté critique, active et responsable, principalement chez les jeunes de 12 à 26 ans, par une prise de conscience et une connaissance des réalités de la société, des attitudes de responsabilité et de participation à la vie sociale, économique et culturelle ». Le programme de toute une vie d’association et encore plus ! En tous les cas, cela devrait certainement permettre de raviver le quartier d’une manière ou d’une autre, ce qui est, à mon sens, serait déjà pas mal.
Hé bien figurez-vous qu’à l’heure où ces lignes sont écrites, des gens du quartier, les plus âgés de la maison des jeunes, les animateurs, une représentante de l’administration communale et le centre culturel se réunissent régulièrement depuis le mois de septembre. Les deux premières réunions ont foisonné d’idées, trop même parfois, au point de devoir faire une sélection de bon aloi afin de ne pas se retrouver avec une surcharge de travail que nous serions bien en peine d’assumer. Nous en sommes à notre cinquième réunion et le programme des animations prévues durant ce week-end de fête est fixé une bonne fois pour toute, le rôle de chacun à été défini en fonction de ses disponibilités et nous avons établi la liste des choses à faire pour le bon déroulement des opérations, enfin nous l’espérons.
Ça n’est pas une mince affaire que de mettre ce genre de projet sur pied, sûrement pas sans l’appui de la population locale et des jeunes de la MJ ! C’est qu’il faut mobiliser les bonnes volontés au maximum et garder celles-ci intactes jusqu’au bout au risque de voir s’estomper l’entrain initial. Parce que les embûches sont nombreuses : les exigences des autorités communales concernant l’utilisation du domaine public demandent des démarches administratives assez lourdes, qui engendrent évidemment des coûts que la maison des jeunes doit être capable de supporter ; les ordonnances de police qu’il faut obtenir sous peine de devoir saper dans le programme des animations considérées comme « à risque », en référence à la ballade motos et vélos; toute l’intendance à assurer avec le montage et démontage des tentes, le nettoyage du site après l’événement,… Et plein d’autres choses encore que je vous laisse imaginer !
Tout résultat est le fruit d’un investissement et si l’argent reste le nerf de la guerre, il faut saluer ici l’investissement humain, presque inattendu mais salutaire peut-être pour l’avenir de l’association, un peu en perte de vitesse en terme de fréquentation, disons le clairement, sans dramatiser pour autant.
Nous avions un peu perdu de vue les possibilités des instances communales qui finalement sont là aussi pour aider la population et les associations à développer ce genre d’initiative locale. Et l’administration n’est pas en reste puisqu’elle nous offre des moyens humains, logistiques, et nous prête du matériel,… Faire revivre le quartier sera notre meilleur merci pour cette alliance.
Les quelques fois où nous nous sommes réunis promettent plein de bonnes choses et laissent présager une continuité, peut-être sous la forme d’un comité de quartier. Pourquoi pas ?
Voici ce qui vous attends ce week-end des 23 et 24 juin 2018 : initiation au crossage au paillet, une ballade motos et vélos , des animations diverses pour les enfants, une brocante, des concerts (RAP et variété), un château gonflable, tir à pipes et pêche aux faux canards, avec la possibilité de se restaurer évidemment.
Nous vous invitons évidemment à venir nombreux pour partager ce moment de fête avec nous, le quartier, la MJ, les jeunes, les vieux, les vieux cons, les jeunes cons, les invalides, les grabataires, les gras par terre, les petits, les grands, les gros, les minces, les malins, les filous, les …, tout le monde quoi !
À bientôt les amis !